Deep Depression

Il y a des jours comme aujourd'hui, où, mon Dieu, le monde est moche. Tellement moche que je ne prends même plus la peine de le regarder, je baisse les yeux, je regarde mes pieds. J'aurais très bien pu être morte, ça reviendrait au même.
Je ne souris plus, et personne ne me sourit, mais je ne m'en aperçoit pas vraiment, j'ai l'air hagard.
Je suis assise devant mon ordinateur, et je tapote des mots vides sur le clavier, des mots qui me regardent comme des poissons idiots. Je vois pas l'intérêt d'écrire, mais c'est toujours mieux que de se couper la peau au cutter, n'est-il pas ? Je ne sais pas pourquoi cette idée me traverse l'esprit. J'espère que je suis trop loin que pour être et que ce manque de contrôle justifiera mon comportement honteux. Peut-être que c'est le soleil qui se fait absent. Ou le froid dans mes pieds, je sais pas.
Bref, j'ai mangé un sandwiche au thon, j'ai vidé une boîte de chocolat et je me sens maussade comme une vache qui regarde passer les trains, en vain, parce que tous les trains se ressemblent, et que de toutes façons, qu'elle soit là ou pas, les trains continuent de poursuivre leur trajectoire idiote, vache ou pas vache.
Je me demande pourquoi j'en veux au monde entier. Peut-être parce que j'ai beaucoup de haine en moi. Mais je n'ai pas vraiment d'excuses. Je suis habillée en bleu, mais ça ne veut rien dire. J'aurais pu porter du rouge, ça reviendrait au même. Et puis le maquillage, on peut oublier. J'ai l'air blanche, comme un fantôme gonflé. Dans ma tête, le seul paysage qu'il y a, ce sont les dalles sur le trottoir, qui défilent, qui défilent, et je me dis que c'est honteux de ne pas parvenir à vivre, alors que j'ai tout ce qu'il me faut, de l'argent, des vêtements, des études, la sécurité et puis surtout, des amis. Mais bon, je suis un peu comme Sylvia Plath, en ce moment, tout a un air poissonneux à mes yeux, et puis, tout me rend malade, tout est absolument déprimant.