My Movie, My Life - "Excuse me, Do I Know You ?"

[ "Grabbed my purse and hitched a ride with Mrs Jesus"... Tori Amos - Mrs Jesus ]

J'ai fait une petite compilation avec les chansons de Tori Amos, ensuite, je suis sortie de chez moi. Elle me manquait, Tori Amos. Longtemps que je ne l'écoutais pas.

Ce que je vais écrire me paraît terriblement ridicule maintenant, avec le recul. Mais j'aime imaginer ma vie comme un film. Bien que je sois consciente à quel point elle est ordinaire.
Bon, en gros, j'aime observer les gens dans le tram. Ils peuvent être beaux, ces gens du tram. Ou pas.
Mais de toutes façons, ces gens-là, ils sont vrais, ils sont authentiques.
Et là, il y a ce garçon particulier qui a capté mon attention. J'étais tellement intriguée par ce personnage que si j'avais eu le cran et si je ne l'avais pas fixé tellement ostensiblement que ça aurait été flagrant, et bien, je serais descendue au mauvais arrêt rien que pour le suivre. Je ne pense pas que j'imaginais lui dire quoi que ce soit de particulier. Juste l'excitation de savoir que l'on est en train de suivre quelqu'un. Aussi maniaque que ça puisse sembler...
Maintenant, si j'avais été complètement folle, je le lui aurais dit. J'aurais dit : "Excusez-moi, vous m'intriguez. J'ai très envie de faire votre connaissance". Mais, as far as I know, ma vie n'est pas encore un film.

Cela me fait penser, également, à cette autre dame du tram. Celle que j'ai décrété être la réincarnation de Virginia Woolf. Une femme absolument fascinante. Les cheveux courts, très élégante, mais... sa tête tremblait sans arrêt et elle parlait toute seule. Et puis l'horreur dans ses yeux. Je me suis dit que cette femme avait connu la mort, d'une manière ou d'une autre. Je l'ai suivie, elle aussi. Mais ça, c'est parce que nos trajectoires coincidaient. Je devais aller au Musée du Cinéma, je me souviens. Elle, au Bozar.

Je repense à ces mots. Dans une chanson reprise par Tori Amos, que je viens juste d'écouter. "Over the bridge she goes, looking for love". C'est ce "looking for love" qui m'interpelle. C'est un peu ce que je recherche, lors de mes ballades à travers Bruxelles. Oh, pas nécessairement l'amour dans le sens où on l'entend communément. Pas l'amour physique, et tout ça. Non. Je pensais plutôt à l'amour dans le sens le plus vaste, cet amour sous une autre forme. Comme quand, parfois, on reçoit un sourire. Et cela suffit.
Ou pas. Et parfois, ça ne suffit pas, puisque j'en arrive à... [ "A band of skeletons is playing. Don't act like you don't know the tune." Jason Webley - Dance While the Sky Crashes Down].

Maintenant, les sourires, il y en as. Pas toujours. D'ailleurs, souvent, il n'y en a pas.
Comme cette femme qui me regarde avec hostilité, avec frayeur, presque.
Suis-je donc si menaçante ? Parfois, j'ai l'impression de tester les gens, avec cette histoire de sourires. Mais c'est une forme de communication de l'Âme... au fond.
Ces mots me reviennent. Pancake - Tori Amos. "You give me yours I give you mine cuz I can look your God right in the eye."

Image : Moi. Encore.