lundi 11 décembre 2006, 15 : 13

La question de l'eau froide, je pense qu'elle sera vite réglée : je n'y arrive pas. Je déteste l'eau froide, je ne supporte pas avoir froid, et c'est une véritable souffrance que de prendre une douche froide en plein hiver. Ensuite, la deuxième raison pour laquelle je sens que je vais envoyer ballader cette idée, c'est que je ne vois pas l'intérêt de me laver à l'eau froide. J'ai accès à l'eau chaude, et je ne vois pas pourquoi je devrais m'en priver, simplement pour me faire du tort. Ceci est stupide. C'est une énergie gaspillée pour rien, et puis, c'est une forme de masochisme, aussi.
J'ai cette petite croyance très vague qui flotte en moi (mais je n'ai pas encore réellement mis la main dessus pour l'aggripper, la définir, la décortiquer, et vérifier si elle s'avère fondée ou non). Selon cette croyance, l'eau froide devrait me donner plus d'énergie pour la journée, j'ai l'impression qu'après être sortie de ma douche, je pourrais faire face à ma journée avec une certaine sérénité, un bien-être que je ne retrouverais pas dans le luxe aveuglant et rassurant de l'eau chaude. Ensuite, il y a cette idée que je devrais être capable d'endurer la souffrance, et l'eau froide est une sorte de défi. Finalement, je me dis que l'eau chaude est un luxe que la plupart des gens ne connaissent pas, et que je devrais être capable de m'en passer. Tout ceci est très confus, et assez inutile, donc je ne vais pas me torturer l'esprit sur cette question stupide, et je ne vais pas tenter ce que je suis incapable de faire.


La question alimentaire me tracasse également. Je me sens très vaguement définie, en ce moment, comme si mes formes avaient été étirées et que je ne savais pas exactement jusqu'à quel point. Je ne ressens pas les limites de mon enveloppe, et cette apparence qui échappe à mon contrôle, ça me contrarie et m'irrite. J'ai ces fantasmes de vie saine, où je dormirais, ou je pourrais pratiquer une forme de relaxation (ce terme est encore trop vague pour moi), où je consommerais is essentiellement des aliments sains comme des légumes, du poisson, du thé, et beaucoup d'eau. J'ai envie de nettoyer mon organisme, parce que j'ai l'impression que tout est pourri à l'intérieur, et c'est cela qui donne ce caractère houleux à mon apparence, et c'est cela-même qui me rend maussade.


Une chose qui me contrarie, également, c'est mon ignorance et mon incapacité à trouver les bonnes voix dans le flux d'informations qui s'offre à moi – principalement les livres et internet. Je me plains de n'y rien comprendre en politique (communisme, totalitarisme, Staline, Trotski, toutes ces notions se mêlent dans un chaos infernal), je me plains de n'y rien comprendre au fonctionnement de mon organisme (le sommeil, l'alimentation), et de mon esprit (le rêve, l'insconscient), et je manque de connaissance théorique (qui est Jung ? Qui est Freud ? Et puis tous les philosophes...). Seulement, les sources d'informations sont si vastes, et je ne sais vraiment pas où fouiller, tout me semble dépourvu de sagesse, d'authenticité.

Je me sens si éloignée de moi-même, de mon noyau. Je me sens si éloignée des livres que je lis (j'ai l'impression de plonger dedans pour quelques secondes, puis de perdre ma capacité à me concentrer, pour ensuite oublier tout ce que j'ai lu précédemment).
Je me sens une victime de cette machine qu'est la civilisation qui nous éloigne de notre "soi", et de la Nature (mais qu'est-ce que la "Nature ?").



Je suis persuadée que mon objectif dans ce monde est très humble : je dois simplement être heureuse. Si je parviens à être heureuse, alors, tout ça a un sens. Mais ça semble tellement banal, tellement stéréotypé, comme formulation. "La recherche du bonheur". Si naïf ! Si massif !
Mais c'est un fait. Je ne cherche pas à accomplir quoi que ce soit de particulier. Juste être vivante, et savourer le fait de l'être. C'est peut-être un accomplissement ridicule, mais je n'y arrive pas, à vrai dire. Je pense que je suis une personne extrêmement maussade, extrêmement torturée. Et tout cela ne me mène à rien de bien lumineux.