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The Grotto
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17 janvier 2007

10 décembre 2006

Voici encore une journée que j'ai laissé filer dans la précipitation. Je n'ai pas rassemblé mes forces pour vivre de manière plus saine, plus intéressante. Je ne me suis pas levée à 8 h, comme c'était prévu. Mon réveil a été reporté à 11 h 30, ce qui représente un échec assez honteux. Je n'ai pas pris de douche froide. J'ai essayé, pourtant. Mais dès que ma peau a été en contact avec le jet glacial, j'ai poussé un cri étonnant qui a, par ailleurs, effrayé mon frère (je pense).

J'ai reçu un appel de S., qui m'a annoncé qu'elle venait. Je me suis donc rendue en ville pour la voir. Je l'ai attendue durant une heure devant les galeries St Hubert, à observer les passants et à me faire bousculer par la foule qui se ruait de tous côtés.

Le gens du dimanche sont captivants, me suis-je dit. Dans cette foule se cachent les avocats, les érudits, les savants, les grands médecins, ceux qui composent des essais (le genre d'essais qui me font pleurer de désespoir quand je les compare avec ces choses tellement maladroites qu'elles en deviennent attendrissantes que moi j'arrive à écrire), des musiciens. Ils sont alors mêlés dans le flot des promeneurs dominicaux, et on ne les reconnaît plus. On ne se doute pas que, parmi ces gens emmitoufflés dans leur veste d'hiver, se cachent l'avocat, l'érudit, le médecin. Et puis, il y a les amoureux (et je me dis, à ce moment là que je manque cruellement de quelque chose !). Et les mendiants.

Moi, en tant qu'observatrice solitaire, je suis en dehors du grand mouvement. C'est l'avantage que j'ai sur eux, qui ne se doutent pas qu'ils sont observés. Et ils grognent (parce qu'ils ont renversé une chaise, parce que le passage est étroit), et ils crient. Quand ma solitude et mon attente prendront fin, quand S. me retrouvera (et cela fait plus d'une heure que j'attends ainsi), alors, je serai, à mon tour, propulsée dans le grand caroussel de la vie, et un autre prendra ma place en tant qu'observateur, un autre solitaire qui attend.

J'ai retrouvé S., elle était vive, elle était belle. Elle était là, entourée de sa famille charmante, et créait une belle union avec son copain – un étudiant en philosophie. Je me suis sentie triste en comparaison. Il n'y a pas cette vivacité dans mes yeux, les couleurs que je porte aujourd'hui (du bordeau, très sombre) sont sans vie, et mon caractère est fade, mes répliques sont sans intérêt. Mon rouge à lèvre s'est effacé déjà, et je ne connais pas cette chose qui vous transforme, l'union avec un autre être. Je ne connais pas cette force qui vous raccorche à la vie, cette sécurité. Peut-être demain ne serai-je plus, me dis-je. Car je n'ai pas en moi les ressources pour poursuivre cette lutte, afficher un sourire, dire des choses intéressantes, poursuivre mes études, écrire des essais, des essais et encore des essais. Je n'ai pas en moi cette nonchalance, cette confiance, ce détachement. Je suis encore une petite fille capricieuse et frileuse. Je m'emmitouffle dans mes rêveries, dans mes fantaisies, et je ne pense pas à allumer la télévision, à parler de choses concrètes et amusantes, à manger mes frites normalement (sans que tout gicle à côté, sans faire de chichis parce que je n'aime pas la salade).

Je pense que je vais laisser mon écriture où elle en est, car il est 22 : 14. Des questions sont sans réponses. Qu'est-ce que l'inconscient, exactement ? Qui est Freud ? Qui est Jung ? Comment méditer ? Qu'est-ce que l'âme, au fond, puisque c'est un mot que j'aime tant utiliser mais dont j'ignore la définition !
Comment se présente le sommeil ? Qu'est-ce que le sommeil paradoxal ? Quand rêve-t-on ? J'ai lu quelque part que les neuroleptiques supprimaient le sommeil paradoxal, ou quelque chose dans ce goût là ? Et si j'avais fait une distorsion de savoir, parce que j'ai mal compris ce que j'ai lu, ou que ma mémoire me fait défaut et que je déforme un souvenir ? N'ai-je pas lu quelque part qu'il est dangereux d'affirmer de savoir, puisque le savoir est basé sur une connaissance que l'on a cru "comprendre" et qu'on a, finalement, seulement apprise par coeur et répétée, sans l'avoir véritablement expérimentée ?
Voilà les questions que je me pose. Mais il se fait tard, maintenant. "La Plaisanterie" m'attend. Mon chat m'attend. Trois chansons m'attendent (Marianne Faithfull ?). Mon lit m'attend.

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