16 Octobre 2006
J'ai attendu David et Lucy pour manger avec eux. Lucy n'est jamais venue, et David avait l'air peu emballé de manger avec moi seulement (surtout qu'aucun de nous ne devait manger), donc il a préféré partir. Super. J'avais attendu une heure, pour me retrouver, en fin de compte, dans mon éternelle solitude. J'ai ravalé l'amertume et je me suis dirigé vers ma baie.
Je me suis dit que je me retirerais. Vers le fond de la coquille, là où je suis seule. J'en sortirais, éventuellement, pour parler, me déployer. Avec puissance, avec force, intensément, authentiquement. Pour être quelqu'un de vrai. De posé, de mesuré. Que je serais seule, que j'errerais seule (et cette image de moi m'enchantait. Je me voyais, avec mes cheveux bruns qui seraient noirs, à errer dans ma baie, seule, seule, et seule, mais riche, riche, et riche... Car oui, je connaîtrais le monde, le silence, il me serait donné à moi d'embrasser la perfection de ce silence.).
Et j'y suis allée, à ma baie. J'ai mélancolisé en paix, et j'ai lu, un peu, avec difficulté. J'ai vu les gens et je me suis dit que je pourrais sortir de mon propre corps et me répandre, tel un esprit, sur le monde. Cette fille avait un "moi", et qui j'étais, au fond, moi ? Sinon un autre "moi", dans un magma de mois. Et le monde est beau. Vous êtes beaux.